Skip to main content

Parmi les défis à relever pour les éditeurs de presse, celui de « l’intelligence artificielle » relève aujourd’hui du parcours du combattant, face aux innombrables questions sans réponses qu’il est indispensable d’aborder.

D’abord, il est urgent d’évacuer toute notion de « créativité » pour une technologie qui repose essentiellement sur la gestion de données préexistantes abusivement dénommée « intelligence artificielle générative » aux yeux des meilleurs spécialistes.

Et nul besoin de se référer aux petits génies autoproclamés de la Silicon Valley pour comprendre que la créativité reste la prérogative de l’humain, créativité pillée sans vergogne par le « data mining », les « plate formes », « chatbot » et autres « crawlers ». Sans oublier l’emprise  des « GAFAM » qui depuis des années « siphonnent » sans retenue les contenus de presse, réussissant l’exploit de diffuser tous les articles jugés dignes d’intérêt sans employer un seul journaliste, ni rémunérer un droit d’auteur !

Mais restons néanmoins optimiste : selon Luc JULIA, auteur du percutant « IA Génératives, pas créatives », brillant ingénieur inventeur de l’assistant vocal SIRI et aujourd’hui directeur scientifique de Renault, « on va se rendre compte que cette technologie est extrêmement puissante, pour des cas particuliers et des tâches très précises ». Cette définition ne peut que s’articuler aux besoins des entreprises de presse qui doivent pouvoir bénéficier de l’intelligence artificielle à moindre coût, tant pour la création que pour la protection des auteurs et la diffusion au plus grand nombre et au moindre coût.

Bien sûr, relever un tel défi exige des moyens humains et financiers considérables. La presse en a incontestablement besoin pour assurer son avenir. Il est du devoir des pouvoirs publics d’accompagner cette mutation en n’oubliant pas que le numérique ne peut totalement remplacer l’imprimé, qui a résisté depuis des siècles aux évolutions de la diffusion du savoir par l’imprimerie, la radio, la télévision.