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L’interminable feuilleton de la descente aux enfers du système de messageries de la presse a déjà fait l’objet de nombreux rapports officiels, tous classés « confidentiels », comme si les principaux intéressés, les éditeurs de presse, n’avaient pas à être tenus informés des préconisations susceptibles d’engager leur avenir.

Et comme tout cela n’a manifestement servi à rien, et que la situation de la principale messagerie de presse, Presstalis, est encore loin d’être stabilisée, le Gouvernement a confié à M. Marc SCHWARTZ, haut fonctionnaire reconnu pour sa compétence en la matière, la tâche de formuler les indispensables réformes législatives qui permettraient enfin de sortir d’une impasse de plus en plus inquiétante.

Malgré l’urgence, et après des années d’atermoiements, il serait inacceptable que la réforme des messageries se transforme en un marchandage dont les « petits » éditeurs seraient les principales victimes.

Car selon de bons esprits, la situation actuelle incombe à la loi Bichet du 3 avril 1947 qui impose la liberté d’accès de tous les titres au lecteur. Et pour aller vite, pourquoi ne pas effacer le principe fondateur de cette loi, dont l’article 1 affirme opportunément : « La diffusion de la presse imprimée est libre ».

La FNPS vient de remettre à M. SCHWARTZ et aux pouvoirs publics une note détaillée sur ce sujet.

Au niveau des principes essentiels de l’exercice de la liberté de la presse et donc de la liberté du lecteur de choisir ses titres en fonction de ses opinions et de ses centres d’intérêt, il n’est pas concevable de rayer d’un trait de plume l’un des fondements du débat démocratique, dans tous les sens du terme.

La disparition de la loi Bichet reviendrait à placer les éditeurs dans la position des producteurs face à la grande distribution en les soumettant à des impératifs marketing, voire à l’exercice d’une forme insidieuse de censure telle que certains de nos titres ont déjà pu l’éprouver. C’est pourquoi la FNPS s’oppose fermement à toute forme de référencement tout en appelant de ses vœux la mise en œuvre d’une régulation efficace permettant d’éviter les abus.

« Les abus de la liberté tueront toujours la liberté » écrivait M. André MAUROIS, mais il n’est point besoin de tuer la liberté pour venir à bout des abus.