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Le 9 décembre dernier, précédemment à la Matinée des Médias Professionnels organisée dans le cadre du salon La Presse au Futur, le SPPRO a tenu son Assemblée générale annuelle. Outre la présentation et l’approbation des rapports financier et d’activité, les membres présents et représentés ont pu procéder par vote direct ou vote par correspondance à l’élection du tiers du Conseil d’administration.

Huit administrateurs ont été élus, portant à 20 le nombre de membres au Conseil d’administration du SPPRO :

  • Marc AUBURTIN (ÉDITIONS TERRI)
  • Christian BRUNEAU (L’HÔTELLERIE RESTAURATION)
  • Delphine CHÊNE (ÉDITIONS DE LA VIE DU RAIL)
  • Hugues du BOISBAUDRY (ÉDITIONS DU BOISBAUDRY)
  • Christian CARISEY (ARCHIPEL DUROC)
  • Arthur FITAMANT (MARLAU ÉDITIONS) – nouvel administrateur
  • Jacques FITAMANT (ÉDITIONS FITAMANT) – administrateur sortant et réélu
  • Matthieu FITAMANT (ÉDITIONS FITAMANT TECHNOLOGIES) – nouvel administrateur
  • Nicolas GOSSE (EDITOCOM) – administrateur sortant et réélu
  • François GRANDIDIER (GROUPE 6TM) – administrateur sortant et réélu
  • Christian GUY (PPI MEDIAS) – administrateur sortant et réélu
  • Patrick JANAS (VISION PLURIELLE) – administrateur sortant et réélu
  • Michel LANNEAU (ELECTRE)
  • Hervé LENGLART (EDITIALIS)
  • Pierre-Dominique LUCAS (INFOPRO DIGITAL)
  • Anne LUZIN (les Éditions de la rhf)
  • Franck PAPAZIAN (CB MÉDIAS)
  • Jean-Christophe RAVEAU (PYC MEDIA)
  • Érick ROIZARD (ÉDITIONS DE BIONNAY)
  • Éric ZUBER (CDI – MÉDIAS) – administrateur sortant et réélu

L’Assemblée générale a été suivie d’un Conseil d’administration durant lequel le Bureau 2021 a été reconduit pour 2022 :

  • Président* : Jean-Christophe RAVEAU (Pyc Média)
  • Vice-Présidents : Pierre-Dominique LUCAS (Infopro Digital) et Érick ROIZARD (Editions de Bionnay)
  • Secrétaire Général : Hervé LENGLART (Editialis)
  • Secrétaire Général Adj. : Patrick JANAS (Vision Plurielle)
  • Trésorier Général : Christian GUY (PPI)
  • Trésorier Général Adj. : Jacques FITAMANT (Editions Fitamant)

*non soumis à réélection.

Les administrateurs et adhérents du SPPRO ont été par la suite rejoints par près d’une soixantaine de personnes pour assister à la Matinée des Médias Professionnels intitulée « Covid : que restera-t-il des transformations opérées durant la crise ? ». Jean-Christophe RAVEAU, Président de Pyc Média et du SPPRO, animateur de cette conférence, a réuni 3 éditeurs pour témoigner sur cette thématique :

  • Hugues du BOISBAUDRY, Directeur général des Éditions du Boisbaudry
  • Anne LUZIN, Directrice des publications des Éditions de la RHF
  • Jean-Sébastien ROCHETEAU, Directeur général adjoint de la Wefactory (NetMedia Group)

Comment traversez-vous la crise ? Quelles transformations avez-vous opéré ?

Comme probablement beaucoup d’éditeurs, Jean-Sébastien ROCHETEAU, Directeur général adjoint de la Wefactory (NetMedia Group), avait avant même le début de la crise une longue liste de projets à mettre en place. Le confinement, bien que brutal, a permis de développer ces projets en attente en proposant de nouveaux produits et de nouvelles offres. NetMedia Group a par exemple beaucoup accéléré le développement de la vidéo. Le studio télé, qui était occupé à 10 % du temps avant la crise tourne maintenant à 120 % servant tour à tour pour des événements hybrides ou des émissions de télé diffusées sur les chaînes des publications.

La crise sanitaire et le développement des événements digitaux ont fait bondir l’audience numérique en la démultipliant considérablement, faisant passer des webinars à 100 inscrits et 80 participants à 6 000 inscrits et des milliers de participants. Les réseaux sociaux ont également enregistré une augmentation massive de nombre d’abonnés même si l’engagement à tendance à s’effriter.

Face à l’essor historique de l’audience digitale et au plébiscite des vidéos, NetMedia Group s’est lancé sur la production de nombreux formats qui décryptent l’actualité, sponsorisés par des annonceurs via des billboards d’entrée et de sortie. Cette solution, tout comme celle des podcasts que Netmedia produit, sont très appréciées par les annonceurs d’autant qu’un nombre minimum de vues leur est garanti grâce notamment à des players intégrés dans le display.

Anne LUZIN, Directrice des publications des Éditions de la RHF qui édite des magazines sur la restauration professionnelle et collective, a subi de plein fouet la crise sanitaire (annulation des encarts publicitaires, arrêt des commandes annonceurs, …) le secteur de la restauration étant très sinistré. Pour passer la crise s’est posée la question du maintien de l’impression. Face aux besoins grandissants d’information de ses lecteurs, surtout en cette période de crise sanitaire, Les Éditions de la RHF ont décidé de maintenir leur parution et de répondre aux attentes des lecteurs en limitant cependant les diffusions liées à la prospection.

Cette crise a également poussé Les Éditions de la RHF à proposer une nouvelle offre d’abonnement. Ainsi, les lecteurs pouvaient choisir entre print+web ou web uniquement (25 % moins cher que l’offre print+web). Une formule gagnante d’autant que seulement 10 % des abonnements print+web sont passés en web uniquement. Toujours sur cette question de l’abonnement, Anne LUZIN a choisi d’investir pour augmenter le nombre de ses abonnés en faisait appel à un prestataire. Là encore, pari réussi puisque 250 abonnements ont déjà été collectés.

Enfin, une autre nouveauté a été de se lancer sur les podcasts en utilisant un contenu jusqu’alors qu’à demi exploité. En effet, chaque mois, la revue Le Chef publie une interview d’un chef de renom de 5 à 6 pages. Cette interview est systématiquement enregistrée pour pouvoir rédiger l’article avec précision, mais l’enregistrement de 2 à 3 heures n’est jamais utilisé davantage. Dorénavant, en complément de l’article dans la revue papier, Le Chef propose en décalé l’interview plus complète en format podcast. Après 1 an de fonctionnement, un annonceur a souhaité contractualiser sur ce format pour 10 prochains podcasts.

Pour Hugues du BOISBAUDRY, Directeur général des Éditions du Boisbaudry, des modifications temporaires ont dû être opérées sur les parutions (couplage de deux numéros, diffusion exclusivement en numérique, …). Privés d’événements, les Éditions du Boisbaudry se sont lancées dans l’organisation d’un salon virtuel en septembre qui a rencontré un réel succès, à tel point que le chiffre d’affaires du mois de septembre était aussi bon, voire meilleur qu’une année classique. Les ateliers et conférences habituellement en présentiel ont été adaptés au format digital. Mais le changement a surtout été constaté du côté des annonceurs, demandeurs de nouveaux formats et de ROI précis. Enfin, un magazine print a été lancé en pleine crise sanitaire en juin 2020. Un pari osé mais réussi avec un des meilleurs démarrages de la société, tant au niveau des abonnements que de la publicité.

L’événementiel a évolué avec la crise sanitaire. Quels ont été et seront les adaptations futures ?

Pour Jean-Sébastien ROCHETEAU, l’événementiel a dorénavant plusieurs formats : présentiel, distanciel ou hybride. Si les événements en distanciel rencontrent moins de succès que pendant le pic de la crise sanitaire, ils restent privilégiés par les participants mais moins plébiscités par les annonceurs. L’hybride semble une solution alternative mais complexe où l’enjeu est de réussir à faire revenir les participants en présentiel pour proposer à nouveau des temps de convivialité. Cet attrait pour le présentiel doit dorénavant forcément être motivé par l’expérientiel : happy few, lieu exceptionnel, keynote de renom, … Quant à la partie digitale, elle doit être enrichie d’une plateforme elle aussi délivrant une expérience unique à l’internaute par son design, ses fonctionnalités, …

Anne LUZIN a quant à elle été spectatrice d’un phénomène qui a touché beaucoup de ses annonceurs : la volonté de faire soit même. En effet, de nombreux annonceurs ont considéré pouvoir développer leur notoriété et construire une image plus forte en pariant sur leurs propres équipes. Et tout autant sont revenus vers le service commercial des Éditions de la RHF. La presse professionnelle est experte dans l’information et le contenu. C’est un argument majeur dont les annonceurs ne peuvent pas tous se targuer : eux ont des communicants, nos rédactions sont composées de journalistes.

Chez les Éditions du Boisbaudry, l’organisation de deux salons virtuels sur des secteurs bien distincts a permis de confirmer qu’il y avait un réel engouement tant pour les lecteurs que les annonceurs. Deux types d’événements distanciels sont dorénavant organisés : les gratuits et les payants. Les événements gratuits (pour les participants) sont des journées de conférences rédactionnelles et commerciales. Les événements payants auront plutôt un format atelier de deux heures sur un sujet extrêmement précis.

Le print a-t-il encore de l’avenir ? Comment l’articuler avec le web tant en termes de stratégie éditoriale que commerciale ?

Tous sont unanimes : le print n’est pas mort ! C’est un média qui va vers et chez les lecteurs, à l’inverse du digital.

Pour autant, le print n’est plus le support privilégié. Dans le cadre d’une table-ronde réalisée avec des lecteurs, les Editions du Boisbaudry ont constaté que les lecteurs n’ont pas les mêmes habitudes de consommation de la presse. Certains ne consultent que le papier, d’autres que le numérique. Enfin, les derniers vont consulter le matin les dernières actualités sur le web, et le soir, ils feuillettent confortablement le magazine papier après la journée de travail.

Pour Anne LUZIN, le print devient un outil premium comprenant des dossiers longs et poussés, ce qui est illisible sur le digital. Les articles d’actualités vont davantage être traité de façon brève pour le digital. Si le print était historiquement l’élément principal, il devient un élément de base à la déclinaison de nombreux formats : article en ligne, vidéo, podcast, réseaux sociaux, newsletter, … Un sentiment que partage Jean-Sébastien ROCHETEAU.

D’un point de vue publicitaire, le print assoit la position d’expert d’une marque. Dans ses rendez-vous business, Jean-Sébastien ROCHETEAU est toujours frappé par la fascination des annonceurs lorsque toutes les revues sont disposées sur la table. Pour autant, le ratio publicitaire print-digital-event s’oriente en faveur du numérique : Hugues du BOISBAUDRY enregistre 30 % de son chiffre d’affaires en « hors print » pour certaines revues, permettant au passage de séduire des annonceurs qui jusqu’alors ne faisaient pas partie du portefeuille car pas intéressés par le print. Chez Netmedia, dont l’activité agence est très développée, le pourcentage grimpe à 85 % du chiffre d’affaires réalisé sur le numérique.

Quels sont vos prochains projets ?

L’heure est à l’intimité, au retour vers le one-to-one. La presse professionnelle doit exploiter ses atouts (proximité avec les lecteurs, large carnet d’adresses, …). C’est pourquoi Anne LUZIN travaille actuellement sur l’organisation, pour des annonceurs, de repas en région avec plusieurs chefs. Une réflexion est également en cours sur la monétisation des réseaux sociaux qui reste encore difficile, malgré un grand nombre de followers.

Pour NetMedia Group, les projets futurs seront aussi liés à l’événementiel de proximité tournant autour de deux valeurs : l’apprentissage (fondamentaux) et l’inspiration (tendances).  Une manifestation expérientielle exceptionnelle rassemblant 10 annonceurs et des personnalités de renom, leur permettant à tous de tisser un lien indéfectible et de partager un moment inoubliable, est en réflexion. Une expérimentation est également lancée sur le conversationnel. Enfin, un effort est porté sur la data pour mieux comprendre les audiences afin d’optimiser les contenus et délivrer des statistiques poussées aux annonceurs.

Hugues du BOISBAUDRY mise sur le relationnel et la proximité en développant toutes les connexions possibles entre les rédactions, les lecteurs et les annonceurs.