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Ce n’est pas la première fois qu’un président de la République décide de se pencher sur l’avenir des médias. En ce qui concerne la presse, on se souvient des Etats généraux lancés en 2008, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy… pour le meilleur (service de presse en ligne reconnu par la CPPAP et loi sur les droits d’auteur des journalistes mettant fin à une situation de blocage) et le pire (aide au portage au détriment de La Poste ou encore incapacité de sortir la distribution en vente au numéro de l’ornière).


C’est dire si l’initiative du Président Emmanuel Macron de lancer des « Etats généraux du droit à l’information » qui sont programmés de novembre à avril doit être regardée de près. L’intention est louable : favoriser « l’accès du citoyen à une information fiable, libre, pluraliste et indépendante ». Mais, même lorsque le chemin est pavé de bonnes intentions, l’enfer n’est jamais loin.


Ainsi, dans notre beau pays où l’on respire nettement plus librement que dans de nombreux Etats où l’information est livrée au bon vouloir d’un pouvoir autoritaire, l’accès à « une information fiable, libre, pluraliste et indépendante » ne serait pas garantie par notre corpus juridique pourtant fort bien pourvu ? De la loi de 1881 sur la Presse aux textes adoptés au fil des évolutions technologiques, le droit à l’information nécessiterait encore l’intervention du législateur dûment préparé par ces « Etats généraux » où pourraient s’exprimer les opinions les plus diverses et parfois inattendues de la part « d’un cercle le plus large possible de citoyens et d’associations », selon les propos de la ministre Rima Abdul Malak ?


Prévoyant une éventuelle suite législative à l’issue des débats consacrés à « la lutte contre la désinformation, la concentration des médias, ou la liberté de la presse », il appartiendra aux éditeurs de presse et aux journalistes de préserver leur propre liberté d’expression et faculté à informer.
Espérons dans cet exercice à haut risque que la presse, éditeurs comme journalistes, seront alignés pour défendre cette liberté, corollaire de leur responsabilité éditoriale comme économique en ne perdant pas de vue que la meilleure manière pour un éditeur d’être indépendant, c’est d’être rentable. Et donc d’éviter qu’il soit trop entravé par une réglementation étouffante.