Skip to main content

Faut-il le déplorer ou s’en réjouir : la presse qualifiée « d’Information Politique et Générale », cette exclusivité française du droit de la presse à vocation essentiellement fiscale et tarifaire, ne semble plus connaître les faveurs de nos dirigeants.

Ainsi, en quelques semaines, le président de la République a accordé une interview consacrée à sa fonction de chef d’État à « Pif le Mag », un magazine à destination des pré-adolescents qui n’ont pas besoin d’être de grands lecteurs pour apprécier le contenu d’une publication plus connue pour ses bandes dessinées et ses gadgets que la pertinence de ses analyses politiques.

Dans la foulée, le ministre du Travail, victime de graves menaces de mort lors du débat sur la réforme des retraites, a opté pour le journal « Têtu » qui, reconnu IPG « par erreur », n’en a ni l’apparence, ni le contenu.

Enfin, sans doute peu inspirée par des conseils en communication inattendus (soyons gentils), Mme Marlène SCHIAPPA, secrétaire d’État sans doute peu harassée par ses obligations ministérielles, a bénéficié d’un « shooting » de luxe pour le célébrissime magazine « de charme » « Playboy », connu essentiellement par l’esthétique très travaillée de son iconographie.

Il n’y a certes pas de quoi susciter de vives émotions dans une actualité autrement plus préoccupante par ailleurs, mais l’observateur le plus impartial ne peut que s’interroger sur ce phénomène qui délaisse la presse dite « IPG » au profit d’autres formes de publications.

Et l’éditeur de « la presse de la connaissance et du savoir » pourrait même se prendre à rêver au même titre que « Pif le Mag », « Têtu » et « Playboy », « Que Choisir », « La France Agricole » ou « Le Journal des Arts » soient enfin considérés comme s’adressant à des citoyens et pas à des « catégories de lecteurs ».

À noter dans vos agendas :

Vendredi 23 juin : Assemblée Générale suivie d’une conférence consacrée à l’intelligence artificielle dont l’intervenant sera Olivier MARTINEZ.