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À l’occasion de son Assemblée générale mardi 26 septembre 2023, le Syndicat de la Presse Magazine et Spécialisée (SPMS) a organisé une conférence intitulée « vente au numéro : état des lieux, négociations en cours et enjeux 2024 ». Jean-Marie ARCHEREAU, Président du SPMS et Bruno AUSSANT, Président du SNDP ont abordé l’état du réseau de points de vente, la réglementation en constante évolution, les négociations en cours, le rôle des dépositaires et les enjeux pour les éditeurs et dépositaires.

L’état du réseau

En juillet 2023, le réseau subit une moindre attribution avec 20 153 points de vente vs 20 863 en juillet 2022 (- 710).

Le réseau est à 65,4 % composé de librairie/tabac-presse/bar/alimentation (-4,5 %), à 11,8 % d’enseignes presse [Maison de la presse, kiosques, Relay] (+0,3 %), à 14,7 % d’enseignes non presse [GMS, Cultura, …] (-5,9 %) et 8,1 % d’autres types de point de vente (+5,8 %=.

La taille des linéaires se réduit, excepté chez les points de vente complémentaires (+0,6 %), et les points de vente quotidiens (+10,1 %).

Le réseau traditionnel (librairie/tabac-presse/bar/alimentation) se réduit de plus en plus et sa fréquentation baisse. En parallèle, un travail considérable doit être entrepris sur la modernisation des Maisons de la presse. Pour cela, le fond de modernisation des diffuseurs de presse a été renouvelé pour 5 ans avec une augmentation de la enveloppe allouée.

La réglementation évolue

Le 23 mars 2023, l’Arcep a émis un avis régissant les règles d’assortiment. 480 points de vente ont actuellement demandé l’assortiment, principalement ceux qui ont participé à la phase de test. La fin de déploiement est prévue fin septembre 2023.

Bruno AUSSANT, Président du SNDP, commente la phase de test sur le dépôts de Versailles qui alimente 39 points de vente assorti soit ~9 % du réseau. France Messagerie a retirer 400 titres ce qui a représenté une baisse du chiffre d’affaire de 1 500 €. MLP a retiré 5 000 références ce qui a représenté 8 500 € de CA. Il est donc indispensable de bien étudier ses ventes pour optimiser son assortissement.

Le portail « France Connect » est en cours de réajustement. Créé pour gérer les congés, demander des réassorts et organiser l’assortiment, ce portail doit être adapté aux besoins des diffuseurs et dépositaires, principaux utilisateurs de cet outil. Les mises à jour à venir prévoient de nouvelles fonctionnalités et la facilitation des procédures.

S’agissant du plafonnement, le couple retenu est le 3.50. Actuellement, des développements numériques sont financés pour une livraison d’ici au moins 6 mois.

Enfin, le droit de première présentation (nouveauté ou réimplantation), qui fait partie des accords du nouveau contrat dépositaire/diffuseur, diffèrera selon que les revues disposent ou non d’une numéro de CPPAP :

  • Avec un numéro de CPPAP (demande en cours ou numéro acquis) : le titre reste en linéaire pendant 1 an minimum
  • Sans numéro de CPPAP : le titre peut être sorti du linéaire au bout de 3 mois

Les critères pour obtenir un numéro de CPPAP

L’obtention ou le renouvellement d’un numéro de CPPAP sont conditionnés à 7 critères cumulatifs :

  • Actualité : 10 % minimum
  • Publicité : 2/3 maximum
  • Intérêt général : 1/3 minimum
  • Vente effective : 50 % du tirage corrigé
  • Périodicité : trimestrielle (4 numéros par an)
  • Loi de 1881 : mentions légales
  • Obligation de recourir à un ou plusieurs journalistes au sens du Code du travail : exception pour les publications associatives et les revues du régime dérogatoire qui relèvent du D19.

Bruno AUSSANT, Président du SNDP, recommande aux éditeurs vendus au numéro de faire apparaître « Titre CPPAP » sur le code barre en première page de couverture afin que les points de vente identifient plus facilement les revues disposant d’un numéro de CPPAP.

La FNPS vous accompagne dans la construction de vos dossiers et vous défend en commission CPPAP. Il est indispensable de solliciter l’équipe de la FNPS pour maximiser vos chances d’obtention ou de renouvellement.

Les négociations en cours

La vente au numéro est toujours en constante évolution. Le SPMS et la commission vente et diffusion de la FNPS œuvrent de concert pour défendre les intérêts de la presse spécialisée.

Actuellement, 5 sujets majeurs sont en cours :

  • Mission d’audit conjointe IGAC/IGF sur les aides pour la vente au numéro des quotidiens : la FNPS a reçu en juin 2023 les membres de la mission et leur a fait part de ses remarques et attentes. Un courrier a été adressé aux membres de la commission.
  • L’ARCEP a lancé 2 consultations sur la rémunération des diffuseurs dont une concernant la révision des critères de qualification liés au CA avec une diminution des tranches de 6% afin de tenir compte de la baisse significative des ventes. L’Arcep a émis une décision sur ce dossier. L’autre consultation concerne la révision des conditions de rémunération des marchands de presse, la FNPS transmettra ses remarques pour le 16/10/2023. Le régulateur attend ensuite de notre part la finalisation d’un accord interprofessionnel dans le courant de l’année 2024.
  • L’aide de 30 M€ : les éléments ont été communiqués par plus de 200 éditeurs et plus de 850 titres ! Le décret validant les seuils d’attribution a depuis été publié. Il prévoit que, pour être éligible, l’éditeur doit présenter un taux de progression de ses dépenses d’approvisionnement en papier supérieur ou égal à 40 % entre la période d’éligibilité et la période de référence ; par ailleurs, son excédent brut d’exploitation (EBE) doit être négatif ou bien avoir diminué d’au moins 10 % en 2022 par rapport à 2021.
  • Le coût au drop : suite à l’augmentation très importante des charges des dépositaires une négociation entre les SADP et le SNDP est en cours pour définir un mode de calcul plus transparent et plus juste avec l’aide du cabinet Diagma. Ce coût évoluera défavorablement pour les éditeurs. Ce coût pouvant évoluer défavorablement pour les éditeurs, la FNPS suivra ce dossier afin d’assurer la maîtrise des coûts et mettre fin à la concurrence déloyale des SADP. Elle veillera à ce que les coûts de drop spécifiques soient bien supportés par leurs seuls bénéficiaires.
  • 5 ateliers pour l’avenir de la filière ont été menés conjointement par le SEPM, L’APIG et la FNPS avec le concours de l’ensemble des acteurs de la VN. Les travaux se poursuivent avec des avancées concrètes et positives.

Les enjeux des éditeurs de presse

  • Audit : La mission d’audit devra rendre ses conclusions pour la fin octobre. Nous en attendons une révision des aides à la distribution des quotidiens mais surtout une évolution de la loi et la suppression de la péréquation
  • États généraux de l’information : aucun détail n’est conn.u quant à l’organisation ou la date de début  de ces états généraux voulus par le Président de la République.
  • Assortiment, plafonnement et droit de première présentation : la progression de la mise en œuvre sera l’objet de notre attention afin d’éviter des conséquences désastreuses pour notre profession pour une loi définie sur un constat de 2017 et mise en œuvre en 2023/2024.
  • La restructuration du niveau 2 (dépositaires de presse) est devenu urgente afin d’assurer la maitrise de nos coûts de distribution et prévenir les défaillances sur ce réseau qui supporte la fonction ducroire.
  • Rémunération du niveau 3 (marchands de presse) : après la consultation en cours, un accord interprofessionnel associant le niveau 3, les syndicats d’éditeurs, les coopératives et les SADP devra être négocié. La FNPS souhaite baser ces nouvelles conditions sur en premier lieu le nombre de références présentes dans le linéaire.

Le SNDP

Le Syndicat National des Dépositaires de Presse (SNDP) est une organisation professionnelle historique des dépositaires privés de presse, créée en 1936. Le SNDP représente plus de 90 % du volume d’affaires de la presse française, quotidiens nationaux et magazines (certains dépositaires distribuent aussi la Presse Quotidienne Régionale et Magazine) et est propriétaire du logiciel « RéseauPresse », qui devrait devenir en 2024, le nouvel ERP du « Niveau 2 », en remplacement de l’outil actuel P 2000 appartenant à France Messagerie et devenu obsolète.

Le SNDP regroupe 57 dépôts en France y compris en Corse, à Monaco et dans les DROM, sur les 62 que comptabilise l’Hexagone.

Les activités du dépositaire de presse

Les dépositaires de presse ont 3 activités principales :

  • Activité logistique et transport
    • Flux aller (364 nuits par an, traitement en semaine de plus de 100 titres /nuit pour plus de 20 000 points de vente)
    • Flux retour, récupération et traitement des invendus quotidiennement avec à minima un taux de contrôle réalisé de 30 %
  • Activité commerciale
    • Commercial Réseau (accompagner, former, aide à la modernisation, aide à la création, aide à la gestion quotidienne, promouvoir les titres, accompagner les lancements…)
    • Gestion des quantités (analyser les répartitions, proposer, corriger, anticiper, réassortir…)
    • Gestion de l’assortiment / plafonnement
  • Activité financière
    • Réaliser le recouvrement chaque semaine
    • Fonction ducroire (garant des dettes des diffuseurs)

Chaque jour les dépositaires de presse livrent 20 230 marchands de presse, réalisent plus de 1 000 tournées quotidiennes sur tout le territoire, parcourent 130 000 km et utilisent 47 véhicules poids lourds.

Les dépositaires de presse emploient 2 800 personnes, y compris sous-traitant, notamment transport.

Depuis quelques années les dépositaires de presse se sont également diversifiés (Pharmacie, livraison de colis, …).

Les enjeux des dépositaires de presse

  • Réfléchir à de nouveaux modèles et anticiper la baisse des volumes à distribuer et la baisse des ventes
  • Revoir le modèle économique des dépôts : Situation financière critique pour certains dès 2023 et fragile pour d’autres
  • Négocier les frais de transport avec les SADP (DROP, vecteurs intra mandat, capillarité  du réseau)
  • Prendre part et bénéficier des aides de l’état accordées à la presse (Mission de service public des dépositaires)
  • Anticiper et mettre en place une vraie responsabilité sociétale de nos entreprises, ainsi qu’une réflexion commune (jour de livraison, véhicule hybride, livraisons en zones ZFE …)
  • Travailler ensemble entre les acteurs de la filière sur le réseau de points de vente de demain (GMS, GSS, municipalités …)
  • Développer la commercialité et la relation client

Pour en savoir plus sur la vente au numéro, nous vous invitons à visionner les replays des ateliers « comment mieux communiquer avec le réseau » et « vente au numéro : préparez-vous aux changements » disponibles sur le site de la FNPS, onglet Actions de communication.