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Comme il fallait s’y attendre, et c’est le signe que le sujet ne laisse pas indifférent, les premiers travaux des « États Généraux de l’Information » commencent à produire des recommandations, préconisations, voire injonctions dans lesquelles il faudra forcément faire le tri au moment toujours critique de la « restitution » de ce genre d’exercice.

Même si tout n’a pas encore été dit, ses tendances sont d’ores et déjà perceptibles entre les différentes sensibilités des participants aux débats, dont le premier a eu lieu à Auxerre.

Un débat voulu loin de la capitale pour encourager les uns et les autres à présenter des idées novatrices, dont il est nécessaire de faire un premier examen.

Pour faire simple, d’abord le « pour » côté éditeurs : la ligne éditoriale est forcément de la responsabilité de l’éditeur, la presse n’a pas besoin d’un « label de fiabilité » pour être indépendant, un média doit être rentable, la législation actuelle en France est largement suffisante, de la loi de 1881 toujours actuelle au statut particulièrement protecteur des  journalistes en passant par la Charte de Munich de 1971, la loi de 1986 sur l’économie de la presse et la loi « Bloche » de 2016 qui renforce l’indépendance et le pluralisme des médias tout en imposant aux éditeurs et journalistes une charte déontologique de l’entreprise, il n’est sans doute pas indispensable de prévoir de nouvelles contraintes d’ordre administratif ou législatif.

La France compte aujourd’hui 6000 titres de presse inscrits à la Commission Paritaire des Publications et Agences de Presse : cette diversité illustre positivement le fonctionnement du pluralisme cher à tous les citoyens de l’Hexagone.

En revanche, côté « contre », les éditeurs de la presse professionnelle et spécialisée ne peuvent que s’opposer à une sorte de concours Lépine des obsessions réglementaires de certains : droit « d’agrément » des journalistes sur le directeur de la rédaction, impossible à mettre en œuvre dans les nombreuses rédactions à faibles effectifs, création d’un « organe de régulation », évocation inconsciente, sans doute, du sinistre « Ministère de la Vérité » cher à Georges Orwell, promotion d’un « modèle non lucratif d’éditeur » (la rentabilité étant pourtant la meilleure garantie du pluralisme). Sans oublier le droit, inspiré par Andy Warhol sans doute, comme pour tout homme d’avoir un jour son quart d’heure de célébrité, « pour chaque personne à sa majorité, voire avant, de publier un article dans la presse par an » !

Et pour conclure cet inquiétant inventaire, l’inattendu « infoscore » basé sur le système du « nutriscore » ! C’est bien connu, on lit un journal comme on mange un yaourt.