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En 2017, le chiffre d’affaires d’Alphabet (Google) s’élevait à 110,85 milliards € pour un bénéfice de 26,1 milliards €, alors que Google France déclarait un chiffre d’affaires de 325 millions € et ne réglait que 14 millions € d’IS. Il s’agit là indéniablement d’une belle et malicieuse réussite qui s’est largement construite au détriment des créateurs et des investisseurs culturels, notamment des éditeurs de presse.

Mais le géant ne s’arrête pas là. Voyant arriver la création d’un droit voisin à notre bénéfice pour « réparer » partiellement les dommages causés par l’exploitation faite de nos contenus sur ses plateformes, Google a lancé les grandes manœuvres auprès des instances européennes pour diviser la presse et limiter l’impact de la mesure sur ses « pauvres » comptes.

En effet, un lobbying insistant auprès des instances européennes a obtenu une réécriture de la directive sur le droit d’auteur par le Conseil stipulant qu’une « publication de presse » doit obligatoirement avoir pour finalité « de fournir au grand public » des informations relatives à l’actualité ou à d’autres sujets ».

En clair, seraient exclus du droit voisin tous les titres de presse spécialisée, quel que soit leur domaine. Nos contenus seraient alors susceptibles d’être l’objet de tous les pillages sans la moindre compensation financière de la part des agrégateurs, plateformes, crawlers et autres réutilisateurs en embuscade.

Fort de l’action notamment de la FNPS en collaboration avec les éditeurs allemands, le bon sens pourrait cependant l’emporter, et la distinction mortifère entre la presse d’information générale et la presse spécialisée serait abandonnée au profit d’un retour à la définition initiale englobant l’ensemble des titres de presse.

Reçue par le SPEJP, la garde des Sceaux, Mme Nicole BELLOUBET nous a entre autres assurés du total soutien du gouvernement sur ce sujet alors que nos confrères de la presse IPG ont fait savoir au ministère de la Culture qu’ils ne demandaient pas une telle restriction du champ d’application du futur droit voisin.

On ne peut qu’espérer que cette vision rassemblée de la presse primera à l’avenir sur l’ensemble de nos dossiers, en Europe comme en France, pour garantir le pluralisme de l’information des femmes et des hommes de la Cité.

Plus que jamais, notre union sera notre force.