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L’actualité particulièrement dramatique et tendue de ces dernières semaines a légitimement détourné l’attention de bon nombre d’entre nous sur deux évènements récents qui sont déterminants pour l’avenir de nos métiers.

Bletchey Park ? Ce fut naguère le siège des opérations de décryptage des services de renseignements britanniques transformé aujourd’hui en incubateur d’entreprises dédié à la recherche en intelligence artificielle. C’est dans ce lieu chargé d’histoire que les principales nations du monde se sont réunies le mois dernier pour réfléchir aux perspectives et risques d’un développement incontrôlé des nouvelles technologies, réunion qui a permis une déclaration commune soulignant notamment que « l’Intelligence artificielle doit être conçue, développée et utilisée de manière à être centrée sur l’homme ».

Cette déclaration de Bletchey, le fait est suffisamment rare pour être souligné, a été adoptée par Les États-Unis, La Chine, L’Union Européenne et une vingtaine d’autres membres de l’ONU. Deux sommets internationaux sur l’IA suivront, en Corée du Sud dans six mois puis en France dans un an. Sans attendre cette date, on peut se féliciter de la signature de la « Charte de Paris » sur l’intelligence artificielle et le journalisme, par Reporters sans Frontières et plusieurs organisations internationales, document fort détaillé dont le préambule souligne que « la fonction sociale du journalisme et des médias est une pierre angulaire de la démocratie et renforce le droit à l’information pour tous ».

Les dix points de la Charte concernent bien évidemment toutes les formes de presse dont la contribution au progrès de la connaissance est aujourd’hui mondialement reconnue.

Il est donc essentiel pour les éditeurs de la presse de la connaissance et du savoir d’intégrer dans son évolution la maîtrise des technologies d’IA dont le développement peut être à la fois un formidable accélérateur de croissance et un apport indispensable à la transmission de la pensée. À la condition bien sûr d’imposer la transparence sur les données d’entraînement et sur les contenus générés pour apporter des garanties aux citoyens et aux créateurs sur le respect de leurs droits. Tout en espérant que les efforts de coopération internationale sur les développements parfois inquiétants de l’Intelligence Artificielle permettront d’éviter ce «Brave New World» shakespearien annoncé par Aldous Huxley dans son prémonitoire « Meilleur des Mondes » de…1931 !