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Dans une actualité dominée par les commémorations du centenaire de l’armistice de 1918, l’enquête publiée le 11 novembre par « Le Monde » sous le titre évocateur « la valse des regrets des ministres de la Culture » (près d’une double page !) mérite toute notre attention. Comme bien souvent, ce que ne dit pas l’article est aussi révélateur que son contenu. Et l’observateur inquiet pourra ajouter « hélas » … Huit des locataires de la rue de Valois en poste au cours des 25 dernières années ont accepté de répondre aux questions de notre éminent confrère. Pas une seule fois, le mot « Presse » n’a été évoqué par l’une ou l’un des titulaires d‘un département ministériel considéré en France, à juste titre, comme un élément consubstantiel de la composition de tout gouvernement qui ne saurait s’abstraire du legs laissé par le Général de Gaulle et M. André MALRAUX.

La liste des « regrets » est inépuisable : manque de moyens, influence trop forte du « milieu culturel parisien », interventionnisme présidentiel parfois déstabilisant, pression des artistes toujours plus exigeants en matière de financement public de leurs nobles activités qui ne sauraient être soumises à la vulgaire marchandisation des biens de consommations courante, …

Sans oublier les « bons et mauvais souvenirs » qui marquent un passage. Si M. Jacques TOUBON et Mme Aurélie FILIPETTI peuvent à bon droit se féliciter d’avoir gagné le combat de « l’exception culturelle française », d’autres évoquent plus anecdotiquement les remises de médaille à Patti Smith ou Dustin Hoffman, les ragots des « dîners en ville » ou les obligations mondaines.

Mais au terme de cette enquête, le lecteur attentif ne peut éviter de poser la question qui n’a rien d’irrévérencieuse : à quoi sert aujourd’hui le ministère de la Culture ? Pour ce qui nous concerne, deux anciens ministres, M. Jean-Jacques AILLAGON et M. Frédéric MITTERRAND préconisent la création d’un secrétariat d’État à la Communication. Ce pourrait être un changement de périmètre permettant de mieux identifier, et analyser, les problèmes spécifiques des médias et donc de la Presse qui doit avoir toute sa place au côté de l’Audiovisuel souvent omniprésent.

À l’heure de la nomination d’un nouveau ministre de la Culture à qui la profession souhaite de réussir sa mission, les défis ont aujourd’hui changé de dimension, de nature et de temporalité. Les enjeux considérables initiés par le développement mondial des activités numériques nécessite l’adaptation permanente des régulations pour sauvegarder les exigences démocratiques propre au développement de la liberté de la presse.

Interrogé par le quotidien du soir, l’ancien ministre M. Renaud DONNEDIEU de Vabre affirme : « La rue de Valois est un ministère de combat ». M. RIESTER, il n’est que temps de partir à l’assaut !